Nous vivons toujours plus longtemps. Cette évolution ouvre de nouvelles possibilités, non seulement pour la retraite, mais aussi pour toute la vie. Dans le projet de recherche «Comment nous vivrons demain», le groupe de réflexion W.I.R.E. et Swiss Life présentent 44 modèles alternatifs pour une vie plus longue, en toute liberté de choix.

Le discours actuel sur le vieillissement élude souvent le fait que la longévité bouleverse toute notre vie. Elle n’entraîne pas seulement un allongement des dernières phases de vie. Elle nous pousse à repenser toute la planification de notre existence pour y intégrer ce temps de vie supplémentaire. Les progrès de la médecine, l’arrivée d’appareils intelligents dans notre quotidien et un assouplissement des valeurs traditionnelles ouvrent de toutes nouvelles possibilités pour l’organisation de la famille, du travail, du logement, de la santé et de la prévoyance. 

Les modes de vie traditionnelles atteignent leurs limites

Malgré une hausse significative de l'espérance de vie, le schéma qui prédomine actuellement ne diffère guère de celui de nos grands-parents: formation, carrière, famille, retraite. Si l'activité est réduite au cours de la dernière phase de vie malgré un état de santé toujours meilleur, des activités supplémentaires s’accumulent en milieu de vie du fait de l’évolution des rôles dans la famille, de la carrière et du besoin croissant d’épanouissement personnel en dehors du travail. Il est temps de repenser l'existence de demain afin d’exploiter pleinement le potentiel de cette vie plus longue et de mieux le répartir.

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Pour vivre plus longtemps, mais aussi en toute liberté de choix à l’avenir, nous devons commencer dès aujourd’hui à repenser la vie du futur.

Séparer enfants et carrière - Redéfinir le ménage multigénérationnel

Avec l’allongement de la durée de vie, nous pouvons par exemple séparer enfants et carrière et devenir parents au cours de la deuxième moitié de notre vie. Nous pouvons aussi apprendre plusieurs métiers, exercer différentes activités réparties sur toute cette longue vie, tandis que les grands-parents s’occupent des enfants au sein du ménage intergénérationnel. Le groupe de réflexion W.I.R.E et Swiss Life ont imaginé au total 44 modes de vie alternatifs qu'ils présentent comme pistes de réflexion dans le livre «Comment nous vivrons demain» récemment paru aux éditions NZZ Libro.

Plus de responsabilité individuelle: quel avenir est souhaitable?

La publication illustre les résultats d’une enquête représentative menée au sein de la population suisse pour savoir comment elle évalue ces scénarios de vie. Il en ressort clairement un besoin d'agir. Il existe un écart frappant entre les modes de vie souhaitables et réalisables. Ainsi, la parentalité très tardive n'est jugée souhaitable et réalisable que par 4% des sondés. En revanche, la plus jeune génération considère ce scénario comme très probable.

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Plus de la moitié des sondés souhaitent des pauses régulières au cours de leur carrière, mais seuls 41% jugent ce scénario réaliste.

Les Suisses souhaitent des structures de travail flexibles

Les scénarios visant un assouplissement des structures de travail sont particulièrement plébiscités par les Suisses, qui estiment toutefois qu’une telle évolution n'est pas pour demain. Ainsi, si plus de la moitié des sondés souhaitent des pauses régulières au cours de leur carrière, seuls 41% jugent ce scénario réaliste. Le scénario d’une relation avec une intelligence artificielle remporte l'adhésion de 8% des sondés seulement. La fusion de l’homme et de la machine ainsi qu’une trop forte dépendance vis-à-vis de la technologie suscitent l’inquiétude mais sont pourtant jugées par près de la moitié des sondés comme une vision d’avenir réaliste.

Les entreprises et les autorités à l’épreuve

Les possibilités de la vie plus longue sollicitent aussi les entreprises et les autorités. Un assouplissement des modèles de travail et des concepts de formation s’impose, par exemple par la mise en rapport de personnes aux profils professionnels similaires ou complémentaires via des plateformes numériques. Le job sharing et l’accès à des expertises spécifiques seront ainsi possibles avec des taux d’occupation partiels. On peut aussi envisager des abonnements de formation auprès d’universités ou d’écoles spécialisées, qui permettraient à chacun un apprentissage tout au long de la vie par des formations continues régulières dans son propre domaine professionnel et dans d’autres également, le tout financé par la prévoyance personnelle individuelle.

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Réfléchir à de nouvelles formes de logement et de construction

De même, il faudra adapter l'infrastructure aux nouvelles structures familiales complexes. Par exemple en encourageant d’autres formes de logement et de construction qui tiennent compte des nouvelles conditions de vie des familles recomposées et des ménages intergénérationnels, tout en permettant une utilisation commune et flexible de l'espace. Enfin, il est central de réfléchir au cadre sociétal de demain et de savoir comment redéfinir la prévoyance.

Plus de liberté de choix, plus de responsabilité individuelle

Le débat sur les modes de vie de demain doit avoir lieu dès aujourd'hui. La nécessité de se pencher sur les nouvelles possibilités d’aménager sa vie s'impose toujours plus. Markus Leibundgut, CEO Swiss Life Suisse est du même avis: «Pour vivre plus longtemps, mais aussi en toute liberté de choix à l’avenir, nous devons commencer dès aujourd’hui à repenser la vie du futur.» 

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