Adieu la maison de retraite, jeunes et moins jeunes partageront le même toit. Huit modes d’habitat d’avenir ouverts à toutes les générations.

Comment nous logerons-nous dans le futur? Une fois n’est pas coutume, les recherches sur la question sont unanimes:
les «Best Ager» d’aujourd’hui, c’est-à-dire les plus de 50 ans, ne veulent pas entendre parler de maison de retraite. Ils veulent vivre en toute liberté de choix, dans une communauté qui offre une vie sociale, si possible jusqu’à la fin de leurs jours. De plus, les besoins de ces seniors ne sont pas très différents de ceux des générations plus jeunes, à savoir vivre le plus près possible du centre et avoir accès à l’emploi ainsi qu’à l’offre culturelle, sportive et de formation, de même qu’aux soins médicaux. Par conséquent les seniors investissent les agglomérations urbaines. L’avenir appartient aux «all-age friendly cities», les villes amies des aînées, pour reprendre l’expression de l’OMS. Un habitat compatible avec toutes les générations plutôt qu’adapté aux seules personnes âgées, c’est le nouveau credo.

De multiples facettes architecturales

Partout dans le monde, l’essor du segment de «l’habitat multigénérationnel» s’accompagne de formes de constructions et d’expressions architecturales variées. Dans le contexte de la mutation structurelle du point de vue social, souvent en marge des structures familiales traditionnelles, des communautés collaboratives d’habitation et de vie d’un genre tout à fait nouveau ont vu le jour. Elles permettent aux membres de diverses catégories d’âge, à des familles, aux célibataires comme aux couples, de vivre ensemble, de profiter mutuellement de la présence de chacun dans une communauté à taille humaine. Ce concept est riche en bienfaits, par exemple une vie bien remplie à la retraite et des économies en termes de ressources, qui profitent également à la société.Voici huit concepts d’habitat qui transcendent les générations et qui pourraient bien devenir des références:

Voici huit concepts d’habitat qui transcendent les générations et qui pourraient bien devenir des références:

Berlin

Le cluster - Berlin, Allemagne

Au carrefour d’un petit logement et d’une colocation se trouve l’habitation de type «cluster». Cette forme offre un maximum d’espace à la vie en communauté et permet en même temps de se retirer dans un logement complet indépendant, ce qui la rend attractive pour les personnes âgées. Dans le cluster du projet berlinois d’habitation Spreefeld vivent onze personnes ayant entre 16 et 74 ans, dont des célibataires, des couples et une famille. Ils occupent de mini-appartements équipés d’un coin cuisine et d’une salle de bains indépendante. Le cœur du cluster est la salle commune accueillant la cuisine et le séjour.
(Photo: Ute Zscharnt)

New york

Co-living, New York, Etats-Unis

Le «co-living» désigne la combinaison de communautés de bureaux et d’habitation. Réunir sous le même toit des personnes au profil similaire, selon le proverbe «qui se ressemble s’assemble», n’est qu’une partie de l’objectif, l’autre étant de produire un terrain propice à la créativité. Le co-living existe déjà dans diverses métropoles européennes et américaines, comme ici dans le quartier de Wall Street, où les locataires partagent également une salle de conférence, un studio de yoga et une laverie. Ce mode d’habitat ne s’adresse pas uniquement à la génération Y, mais également aux indépendants et entrepreneurs seniors de la génération du baby-boom.
(Photo: welive.com)

Bassersdorf

Maison multigénérationnelle avec services - Bassersdorf, Suisse

Solutions alternatives aux résidences seniors au succès fulgurant, voici les maisons multigénérationnelles avec services, à l’instar de l’espace récemment aménagé par Swiss Life à Bassersdorf près de l’aéroport de Zurich. Situé en plein centre de la localité, le «Zentrum Bassersdorf» est une zone piétonne englobant un pavillon et deux bâtiments modernes. La situation centrale et la proximité des infrastructures font des logements des solutions de choix pour toutes les catégories d’âge. La majorité des logements sont sans obstacles et adaptés aux personnes âgées. En coopération avec des établissements médico-sociaux alentour, les locataires moins jeunes peuvent faire appel à des prestations pour le nettoyage, les courses et même pour les services administratifs à domicile. Il s’agit d’une solution intéressante pour les seniors qui souhaitent vieillir dans leur propre logement et ne veulent pas subir la stigmatisation dont les aînés sont victimes.
(Photo: Swiss Life)

singapur

Le village vertical - Kampung Admiralty, Singapour

Le complexe immobilier Kampung Admiralty accueillera ses premiers habitants en 2018. Sa conception a suivi le fil conducteur d’un espace de vie à l’harmonie parfaite, en vue de répondre au rapide vieillissement de la population de la cité-État asiatique. Composé de 100 appartements adaptés aux seniors, ce «kampung», le mot malais pour village, comprend également un centre médical et une pharmacie. Mais ce n’est pas tout: il dispose également d’équipements sportifs, d’un marché couvert abritant 43 stands de restauration et une crèche de 200 places, afin de réunir jeunes et moins jeunes. «Notre volonté est de créer un village moderne, doté de tous les équipements high-tech, mais empreint du charme et de la proximité de ses habitants, comme dans un village d’antan», indiquait Khaw Boon Wan, ministre de la coordination des infrastructures et ministre des transports.
(Photo: Kampung Admiralty)

Paris

La colocation ouverte à toutes les générations - Paris, France

Après la colocation étudiante, voici la colocation multigénérationnelle. Dans cette maison située au cœur de Paris, chaque logement accueille un quatuor composé d’un apprenti, d’un étudiant, d’une mère célibataire (et son enfant) et d’une personne âgée. Les habitants cuisinent ensemble et s’obligent à réaliser des activités communes. L’association Habitat et Humanisme conçoit ce mode d’habitat comme une réponse à l’isolation galopante dont souffrent les jeunes et les anciens.
(Photo: Habitat et Humanisme)

graddy_flat_australien

Le «graddy flat» - Angleterre, Australie

Les «graddy flats» ont le vent en poupe dans les villes anglaises et australiennes où le mètre carré est très cher et où les maisons individuelles disposent traditionnellement d’un jardin. Pour les jeunes qui vivent encore chez leurs parents après leurs études, le jardin accueille une dépendance qui va de l’humble studette avec WC à l’appartement miniature luxueux doté de sa propre cuisine. Une fois que les enfants gagnent suffisamment leur vie et peuvent déménager, la «graddy home» (de l’anglais «graduate», diplômé), devient une «granny home» (de l’anglais «granny», grand-mère), le domicile des grands-parents nécessitant des soins.
(Photo: olivecc.com)

Atlanta

Le village urbain multigénérationnel - Atlanta, Etats-Unis

Les projets tels que «Serenbe» dans la ville d’Atlanta appartiennent à une nouvelle génération de villages neufs et ouverts à tous les âges aux Etats-Unis. L’ambition ici est que la vie de village prenne ses quartiers dans un cadre urbain, proposant à deux pas presque tout ce dont les habitants peuvent avoir besoin, notamment une ferme bio, une école, un théâtre à ciel ouvert, un studio de yoga et un cabinet médical. Les maisons sont conçues sans obstacles et des objets connectés sont proposés aux seniors pour mesurer leur tension artérielle et leur fréquence cardiaque. Au total, 200 logements sont déjà sortis de terre, avec un objectif de 1200, tout en ayant à l’esprit le souci du mélange des générations.

winterthur

Communauté résidentielle intergénérationnelle - Wintherthour, Suisse

Les constructions comme la «Giesserei» de Wintherthour s’inscrivent dans une tendance de résidences visant à promouvoir la compréhension entre les générations. Les 155 logements accueillent 300 personnes, nourrissons comme seniors. La cour intérieure est un espace de rencontre, le lieu abrite également des salles communes et des ateliers. Les locataires partagent plusieurs chambres d’amis, ainsi qu’un bar et une bibliothèque. Ici, les cloisons sur les balcons n’ont pas droit de cité. La «Giesserei» fonctionne comme un petit quartier dans la ville, où chacun se connaît et se côtoie, les aînés gardent les petits et les jeunes hommes font les courses pour les seniors handicapés.
(Photo: Lena Leuenberger)

Nouveaux projets de Swiss Life

Cette tendance de l’habitat multigénérationnel offre un nouveau potentiel de marché et nécessite des concepts innovants, comme en attestent les promoteurs immobiliers de Swiss Life: «Ce mode d’habitat représente un besoin croissant. Sur le plan du développement de projets, cela est synonyme d’absence d’obstacles et d’un savant mélange de logements de petite et de grande superficie», indique Gerhard Demmelmair, responsable Portfolio Management pour tiers au sein de Swiss Life Asset Managers. «De plus, nous développons de nouveaux projets de logement intergénérationnel dans lesquels les seniors pourront, autant que faire se peut, profiter de leur retraite en toute liberté de choix.» Exemple en Suisse, le «Zentrum Bassersdorf», où tous les locataires peuvent faire appel, selon leurs besoins, à des prestations pour le nettoyage, les courses, les services administratifs à domicile, ainsi qu’à des soins pour les aînés.

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