Au moment de mourir, les cinq choses qui comptent vraiment dans la vie apparaissent au grand jour. A la fin de la vie, on se pose les grandes questions suivantes: qu’est-ce qui compte vraiment? Qu’aurais-je dû mieux faire? Lorsque l’on interroge des gens sur leur lit de mort, on obtient toujours les cinq mêmes réponses. Parfois, il serait vraiment utile que les jeunes écoutent leurs aînés.
En 1960, Edith Piaf, la plus célèbre chansonnière de France, chantait «Non, rien de rien, non, je ne regrette rien». Elle était alors malade et se savait condamnée. La chanson fit le tour du monde et trois ans plus tard, Piaf mourait des suites d’un cancer et d’une cirrhose à seulement 47 ans. De la même façon, l’Américain Frank Sinatra mit la fin de vie en chanson à travers le succès planétaire «My Way»: «Regrets, I've had a few. But then again, too few to mention.» (Il y a bien des choses que je regrette. Mais trop peu pour en parler.) Ceux qui meurent heureux sans rien regretter au terme d’une vie bien remplie peuvent s’estimer heureux.
Trouver la paix
Tout le monde n’est pas Edith Piaf ou Frank Sinatra. Bronnie Ware est bien placée pour le savoir, elle qui connaît comme personne les pensées, les peurs et les doutes des personnes en fin de vie. Cette infirmière australienne a longtemps travaillé dans une unité de soins palliatifs et a accompagné des patients dans les trois à douze dernières semaines de leur vie. Elle sait ce qui préoccupe ces personnes: «Toutes sont prises dans un tourbillon d’émotions», écrit-elle sur son blog (http://www.bronnieware.com/blog/regrets-of-the-dying), «Sans surprise, elles refusent d’abord la situation, puis éprouvent de la peur, de la colère, des regrets, refusent encore la mort puis finissent par l’accepter.» Mais ce qui est rassurant, c’est que «Chacun de ces patients a trouvé la paix avant de mourir, vraiment chacun d’entre eux.»
Les 5 regrets des personnes en fin de vie
Bronnie Ware a régulièrement demandé à ses patients ce qu’ils regrettaient ou ce qu’ils auraient aimé mieux faire dans leur vie. Et il est intéressant de constater que les réponses données étaient souvent les mêmes. Bronnie Ware en a fait un «Les 5 regrets des personnes en fin de vie» livre qui est devenu un best-seller et a été traduit en 29 langues.
Les 5 principaux souhaits non réalisés
- Avoir le courage de vivre sa propre vie
Le regret le plus fréquemment exprimé par tous a été celui de vouloir satisfaire les attentes des autres plutôt que de vivre la vie que l’on aurait vraiment aimé vivre. Lorsqu’il ne leur reste plus beaucoup de temps à vivre, les gens prennent conscience des rêves qu’ils n’ont pas pu réaliser. Il en est ainsi parce que quand la santé décline, il est souvent trop tard pour beaucoup de choses. - Moins travailler
Chacun des hommes soignés par Bronnie Ware a exprimé le regret d’avoir trop travaillé. Ils sont ainsi passés à côté de la jeunesse de leurs enfants et ont consacré trop peu de temps à leur femme. Ce point a également été mentionné par des femmes, mais comme elles appartenaient à une génération plus ancienne, beaucoup n’étaient pas le principal soutien financier de la famille. - Exprimer plus d’émotion
Avec le recul, beaucoup de gens regrettent de ne pas avoir exprimé plus clairement ce qu’ils ressentaient, de peur de briser l’harmonie apparente, par exemple, parce qu’ils ne voulaient pas se dévoiler, ou encore parce qu’ils voulaient vivre en paix avec les autres. D’après Bronnie Ware, bon nombre de ces personnes ont développé des maladies suite à leurs frustrations. - Rester en contact avec ses amis
A la fin de leur vie, beaucoup de gens ont profondément regretté de ne pas avoir accordé assez de temps à leurs amis et de ne pas s’être donné assez de mal pour les voir. Ils les ont perdu de vue parce qu’ils étaient très pris par leur travail, parce qu’ils avaient déménagé, ou parce qu’ils avaient fondé une famille. Or, selon Bronnie Ware, il apparaît dans les dernières semaines de la vie que ce qui compte vraiment, ce sont les relations et l’amour. - Etre heureux
Nous vivons à une époque axée sur le résultat, que ce soit au travail ou dans les loisirs. De nombreux patients de Bronnie Ware ont constaté qu’ils avaient trop fait dépendre leur bonheur d’un résultat plutôt que de profiter simplement du moment présent. Certains étaient aussi prisonniers de vieux comportements et de vieilles habitudes et avaient peur du changement. «Etre heureux», écrit Bronnie Ware, «est une décision consciente.»
Travailler dans une unité de soins palliatifs a durablement changé la propre vie de Bronnie Ware. «Je m’exprime aujourd’hui beaucoup plus clairement qu’avant», déclare-t-elle. Et ajoute: «Je me demande souvent si je risque de regretter les décisions que je m’apprête à prendre. Si la réponse est oui, je cherche une autre solution».
Car ce qui ressort aussi des discussions menées avec les personnes en fin de vie, c’est qu’une chose rassemble les cinq souhaits non réalisés. Et cette chose, c’est que ces souhaits sont le fruit de décisions conscientes. Nous sommes les propres artisans de nos vies.
Et même si cela va sans dire: dans le tourbillon de la vie (active), les souhaits et les rêves sont souvent trop longtemps relégués au second plan.
Il vaut donc parfois la peine d’écouter assez tôt les conseils des plus âgés.